Quand on vous dit "super-héros", vous pensez de suite à Batman, Wonderwoman, les Avengers, toussa toussa. N'est-ce pas ? Et quand on vous demande le premier super-héros, pour vous ça va être Superman, en 1938, n'est-ce pas ? Et si je vous disais que les premiers super-héros étaient français, et arrivés durant la Belle Epoque dans le style roman-feuilleton, directement inspiré par les héros littéraires de V.Hugo, J.Verne et autres, vous répondez quoi ? Sûrement un truc du genre "Quewa ?! What the fucking fuck !" avant de buger et de vous évanouir pour commencer à faire la mise-à-jour de tout ça et que l'on me réponde en faite un "TA GUEULE !!" parce que je suis trop long avec mon intro. Je vais poursuivre sur un résumé du bouquin.
Bref, "Super-héros, une histoire française", est un livre d'histoire de l'art de Xavier Fournier et édité en 2014, basé bien-sûr sur l'histoire des super-héros de chez nous, des influences et origines issus de la littérature du XIXème siècle ("20.000 lieux sous les mers" de J.Verne, "L'homme qui rit" de V.Hugo et "Le Comte de Monte-Cristo" d'A.Dumas font partit des meilleurs exemples) voir des mythologies (Thor et Hercule, bien-sûr).
Parmi les premiers justiciers masqués, on peut citer le fameux "Nyctalope", créer en 1911 (le père fictif du personnage apparaît en 1908) par Jean de la Hire, nom de plum d'Adolphe d'Espie pour ses romans de science-fiction (dont "La roue fulgurante" en 1908, réédité sous le nom "La soucoupe volante"). Il a une double identité, il peut voir dans la nuit, il se bat contre le crime, il devient protecteur de Paris ainsi que directeur du Centre d'Information et de Défense dans les années 1920, et a même un cœur artificiel avant de devenir justicier (le rendant peut-être immortel ?). Bref, il devient un super-héros important dans la littérature jusque dans les années 50 avant d'être oublié (l'auteur était devenu un collabo durant la guerre), avant d'être remis au gout du jour, dont le roman graphique "La brigade chimérique".
D'autres suivront dans le style roman, avant de passer progressivement vers la BD, surtout après la seconde Guerre Mondial, dont "Fantax", créé en 1946. Réputé pour être violant (torture, décapitation, etc), cet athlète confirmé et gros fumeur dans un livre de jeunesse (et d'autres justiciers moins violents mais proches) fait l'objet de violentes réactions, catholiques comme parlementaires (déjà légèrement commencés dans les années 30 pour les romans de SF et de fantastiques, et les comics), car influençant les jeunes vers la violence. Une loi est donc adopté en 1949, créant un comité de surveillance dans le domaine des livres.
Les justiciers français commencent à se réduire et/ou à être censurés, malgré la présence de quelques résistants (les éditions Lug, etc). La censure fait changer la façon de voir les héros français. Déjà, à cette époque, les non-initiés croyaient que les auteurs français s'influençaient des comics américains, et que les super-héros étaient une invention américaine (en parti lié aux plagiats très importants dans les années 40 et aux pseudos vaguement anglophones). Mais au lieux de combattre les mafieux avec des pouvoir fantastiques, ils vont mettre en avant la science (jetpack, exploration de l'espace, pouvoir issus de la science, etc), voir combattre les aliens. Le progrès scientifique et la science-fiction sont bien plus tolérés que le fantastique non-chrétien et la violence trop visuelle, même contre les criminels.
Par la suite, les super-héros français font un retour plus important, entre "Les Sentinelles" (un mélange entre Robocop et la Première Guerre Mondiale), "La Brigade Chimérique" (l'explication fictive de la disparition des justiciers européens en 1939), les séries ("Hero Corps", "WarpZone Project", etc), et la réédition ou la poursuite de certaines vieilles oeuvres ("Nyctalope", "Photonik", etc).
Jeu 15 Sep - 13:55